Luther, un personnage important pour l’apparition d’une identité nationale allemande

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Savez-vous répondre à ces questions sur Luther?

A quel siècle a-t-il vécu?

Pour quelle entreprise est-il avant tout connu?

  • Il a inventé l’imprimerie
  • Il a traduit la Bible en allemand
  • Il a combattu pour l’indépendance de l’Allemagne

Dans quel domaine a-t-il été le plus actif?

  • La politique
  • La religion
  • La littérature

Pour aller plus loin, quelques informations sur sa vie et son œuvre :

Martin Luther, né le 10 novembre 1483 à Eisleben, dans le comté de Mansfeld et mort le 18 février 1546 dans la même ville, est un frère augustin théologien, professeur d’université, père du protestantisme et réformateur de l’Église dont les idées exercèrent une grande influence sur la Réforme protestante, qui changea le cours de la civilisation occidentale.

Très préoccupé par son salut, il découvre la force libératrice de la foi en Jésus reçue à travers la Bible dans l’épître de Paul aux Romains. Selon Luther, le salut de l’âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l’Église. Il défie l’autorité papale en tenant la Bible pour seule source légitime d’autorité chrétienne.

Le conflit avec la papauté éclate en 1517, à propos de l’indulgence décrétée par le pape Léon X pour favoriser la construction de la basilique Saint-Pierre, indulgence soutenue dans le Saint-Empire par l’archevêque-électeur de Mayence Albert de Brandebourg. Le 31 octobre, Luther écrit à l’archevêque pour lui demander de ne pas cautionner cette indulgence et joint à sa lettre les 95 thèses.

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Comme l’affirme son contemporain Philippe Mélanchthon, le 31 octobre 1517 il aurait placardé sur les portes de l’église de la Toussaint de Wittemberg ses 95 thèses condamnant violemment le commerce des indulgences pratiqué par l’Église catholique, et plus durement encore les pratiques du haut clergé — principalement de la papauté. Ces 95 Thèses, également appelées Thèses de Wittemberg, sont imprimées à la fin de l’année. Il s’insurge contre l’instauration de dogmes tels que celui du Purgatoire. Dès lors, cette controverse entre théologiens (donc universitaires) devient une affaire publique et politique. Luther est dénoncé à Rome par l’archevêque Albrecht. Le pape Léon X lui ordonne de se rétracter par la bulle pontificale Exsurge Domine, mais Luther la brûle en public et rompt avec l’Église catholique, en 1521. Un an plus tard commence contre lui un long procès qui aboutira à son excommunication. Face à Martin Luther, Rome choisit l’affrontement, méconnaissant l’adversaire et sa pugnacité, et sans doute aussi la situation politique allemande. Le procès menant à son excommunication, loin d’affirmer le catholicisme, ne fait qu’accélérer le processus de la Réforme.

Martin Luther est également connu pour avoir effectué une traduction de la Bible en allemand dont l’influence culturelle est primordiale. La traduction de la Bible en allemand, langue vernaculaire qu’a effectuée Luther, rapproche le peuple des Saintes Écritures et permet la large diffusion d’une norme de la langue allemande écrite et en donnant des principes généraux sur la traduction. Elle a notamment une large influence sur la traduction anglaise connue sous le nom de Bible du roi Jacques.

Quelques questions pour faire le point :

https://www.onlinequizcreator.com/fr/luther-quizz-de-fin/quiz-269545

L’impératrice Sissi, une souveraine qui hait l’étiquette

Ce que vous connaissez de Sissi l’impératrice, c’est peut-être ça :

… Mais à l’origine du mythe, il y a une femme historique, qui a vécu à la cour d’Autriche-Hongrie, et a toute sa vie eu du mal à se faire à la rigidité de l’étiquette viennoise.

Biographie

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Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, duchesse en Bavière, puis, par son mariage, impératrice d’Autriche et reine de Hongrie, est née le 24 décembre 1837 à Munich, dans le Royaume de Bavière et est morte le 10 septembre 1898 à Genève, en Suisse. Elle fut en partie à l’origine du compromis austro-hongrois de 1867 mais, ne pouvant s’adapter à la vie de la cour, elle passa une grande partie de son existence à voyager.

Elle est universellement connue sous son surnom « Sissi », que les films d’Ernst Marischka (qui révélèrent la comédienne Romy Schneider dans le rôle d’Élisabeth) ont contribué à faire connaitre.

Biographie

Élisabeth grandit l’hiver à Munich et l’été dès que possible à la campagne, au château de Possenhofen, dit « Possi », petit château aux tourelles carrées situé sur les rives du lac de Starnberg. Paradoxalement, malgré les ambitions matrimoniales de sa mère pour ses filles, Sissi, comme ses frères et sœurs, est élevée sans contraintes ni manières. Elle est passionnée d’équitation, de poésie et adore faire de longues promenades en forêt. Élisabeth porte en elle la mélancolie des Wittelsbach, dynastie composée de nombreux artistes et de mécènes, dont Louis II de Bavière, protecteur de Richard Wagner. Élisabeth était l’enfant préféré de son père. Cela s’expliquerait par leurs caractères très proches : même goût pour les chevaux, l’indépendance, les voyages…

À 14 ans, la jeune duchesse s’éprend d’un écuyer de son père nommé Richard et songe à l’épouser. Refusant cette alliance trop peu brillante (l’adolescent est certes noble mais seulement issu d’une famille comtale), la duchesse Ludovica éloigne le jeune homme qui meurt quelque temps plus tard de la tuberculose. Sissi est désespérée et se confie à son journal dans un poème déchirant.

Pour lui changer les idées, la duchesse, qui doit emmener sa fille aînée Hélène en Autriche, décide que Sissi sera du voyage.

Impératrice d’Autriche

Le jeune empereur François-Joseph Ier d’Autriche, vivant dans une étroite complicité, voire sous l’emprise de sa mère l’archiduchesse Sophie, avait d’abord demandé la main de la princesse Anne de Prusse. Malgré l’intervention de la reine Élisabeth, sœur de l’archiduchesse Sophie, la cour de Berlin avait refusé cet honneur qui risquait de contrarier ses ambitions hégémoniques. C’est finalement de Sissi que le jeune souverain va s’éprendre. À la surprise de sa mère, l’autoritaire archiduchesse Sophie, il annonce le 19 août son intention d’épouser la jeune Sissi, à peine âgée de 15 ans et 8 mois.

Le mariage est célébré le 24 avril 1854 à Vienne, en Autriche. Contrairement à la tradition, la nuit de noces n’est pas publique. Elle se passe d’ailleurs assez mal. Le jeune empereur, habitué à des dames peu farouches et audacieuses, ne sait pas apprivoiser la jeune fille inexpérimentée qu’il a épousée. La cour est également surprise par cette jeune impératrice qui se laisse aller à ses états d’âmes au lieu de remplir avec conscience et grâce les devoirs de sa charge. Il est vrai qu’à l’époque le rôle d’une souveraine est d’être la première sujette de son mari et à ce titre d’être toujours disponible et soumise afin de donner le jour au plus tôt à l’héritier mâle nécessaire à la consolidation de la dynastie. De plus, la jeune impératrice, habituée aux manières simples de son entourage provincial, supporte mal la pesante étiquette viennoise, et s’enfonce vite dans une profonde dépression.

Les premiers temps du mariage, le couple prend ses quartiers au château de Laxenbourg, aux environs de la capitale. Élisabeth se sent perdue et surveillée par sa belle-mère — une femme intelligente mais dirigiste et traumatisée par la révolution de 1848 — et par son entourage. La guerre de Crimée vient d’être déclarée, opposant la France de Napoléon III et l’Angleterre Victorienne à la Russie du tsar Nicolas Ier, précieux allié de l’Autriche pendant la révolution de 1848 puisqu’il permit aux Habsbourg-Lorraine de conserver en leur possession le vaste royaume de Hongrie. Le jeune empereur est accaparé par les obligations de sa fonction et doit se rendre tous les jours à Vienne, au palais de la Hofburg, ou au palais de Schönbrunn et n’en revient que très tard dans la soirée. Élisabeth se sent abandonnée. Cependant, elle est rapidement enceinte et donnera naissance à quatre enfants :

  • Sophie Frédérique Dorothée Marie Josèphe (1855-1857), archiduchesse d’Autriche.
  • Gisèle Louise Marie (1856-1932), archiduchesse d’Autriche.
  • Rodolphe François Charles Joseph (1858-1889), archiduc d’Autriche et prince héritier de l’empire austro-hongrois.
  • Marie Valérie Mathilde Amélie (1868-1924), archiduchesse d’Autriche.

Les relations entre Élisabeth et sa belle-mère (qui est aussi sa tante), l’archiduchesse Sophie, furent souvent orageuses. Bien au-delà du conflit familial traditionnel, il y avait entre elles le fossé de deux visions différentes des devoirs d’une souveraine et de deux conceptions politiques différentes de l’avenir de l’Autriche. Sophie avait sacrifié sans se plaindre les espérances d’une jeune fille romantique, acceptant son destin de princesse mariée malgré elle.

Contrairement à la légende, Sophie n’avait pas été déçue du choix d’Élisabeth ; surprise certes, mais pas déçue. En femme politique, elle souhaitait une alliance avec la Bavière et l’avait conclue ; peu lui importait la personne choisie par son fils. Sur le plan dynastique et diplomatique, une duchesse en Bavière en valait bien une autre : l’essentiel étant de trouver des alliés au sein de la Confédération germanique pour contrer les ambitions du royaume de Prusse.

Elle aimait sa belle-fille, et appréciait ses qualités personnelles. Seulement, Sissi n’avait aucun goût pour la vie de Cour, et elle souffrait d’un protocole auquel elle ne sut s’adapter.

L’archiduchesse Sophie reprochait à sa belle-fille, qui refusait de sacrifier sa vie privée et ses goûts à ses devoirs, un tempérament « puéril et égoïste ». Intelligente, sensible et cultivée, ayant sacrifié sa vie, ses ambitions et ses amours à une union certes prestigieuse mais avec un homme sans éclat, Sophie ne pouvait comprendre ni admettre que la jeune impératrice, mariée à un prince séduisant et très épris d’elle, n’aimât pas être une souveraine et surtout qu’elle rechignât à remplir ses devoirs de représentation.

Souveraine malade

De fait, Élisabeth devint rapidement impopulaire tant à la ville qu’à la Cour de Vienne. Elle ne sut réagir que par un mépris affiché pour la capitale autrichienne et ses institutions. Élisabeth ne souhaitait pas être impératrice, mais elle profita largement des avantages financiers de sa position. Comprenant tout le parti qu’elle pouvait tirer de sa beauté, qu’elle entretenait avec des soins maniaques, elle dépensa sans compter en toilettes, chevaux, équipages et voyages. François-Joseph payait toutes ses dépenses sans jamais lui en faire le reproche.

Si sa beauté, qu’elle entretint excessivement une fois qu’elle eut compris qu’elle lui conférait un certain pouvoir, était unanimement admirée et célébrée, ses aptitudes équestres étaient également remarquables. Elle fut considérée comme la meilleure cavalière de son temps.

En 1859, après la guerre contre la France et le royaume de Piémont-Sardaigne, l’empereur revient à Vienne : il est défait, il a perdu et dans la foule, on crie à l’abdication en faveur de Maximilien. De plus à son retour, tout a changé : il ne reconnait plus sa femme et s’en éloigne. L’impératrice, qui a 22 ans, tombe malade.

Les médecins préconisent une cure dans une région ensoleillée. Elle choisit Madère, une île portugaise au large de l’Afrique, qui est, pour l’époque, très exotique et surtout très lointaine. Elle veut fuir la cour d’Autriche, quitte Vienne, son « palais-prison », sa cour médisante et moqueuse et embarque — avec sa suite — le 17 novembre 1860 à bord d’un yacht prêté par la reine d’Angleterre.

Sa maladie fut donc la conséquence de toute une série d’événements qui faisaient souffrir Élisabeth. Il y eut d’abord la mort de sa première fille, la petite Sophie ; la culpabilité qui la rongeait, les tracasseries perpétuelles de sa belle-mère, notamment le fait qu’elle l’accuse sans cesse d’avoir tué sa fille ; puis la naissance de Rodolphe qui l’avait affaiblie.

Elle passera cinq mois sur l’île de Madère, puis on la fera revenir à Vienne le 28 avril 1861, mais dès son retour, son mal réapparait encore plus fort que lorsqu’elle était partie. On l’emmène à Corfou, croyant qu’elle n’en reviendra pas. Là-bas, les médecins cherchent à soigner son aversion pour Vienne et pour la cour, bien plus que son mal physique.

Reine de Hongrie

Le 8 juin 1867, Élisabeth, passionnée par la Hongrie, sa langue, et son peuple, est couronnée reine de Hongrie aux côtés de son mari (c’est la naissance de la double monarchie austro-hongroise). Le compositeur Liszt, présent à la cérémonie, dira d’elle émerveillé :

« Elle n’avait jamais été aussi belle… elle apparaissait comme une vision céleste dans le déroulement d’un faste barbare ».

Élisabeth traduit spontanément son prénom en hongrois Erzsébet, une souveraine admirée et acclamée par le peuple magyar ravi par la mesure de clémence consécutive au couronnement, l’amnistie de tous les délits politiques commis en Hongrie depuis 1848. L’État hongrois lui offre à cette occasion le château de Gödöllő situé à une trentaine de kilomètres de Budapest. C’est le seul véritable endroit où elle se sent chez elle. Elle s’y rendra très souvent.

L’archiduchesse Sophie, encore sous le choc de l’exécution de son fils, l’empereur Maximilien, à Queretaro au Mexique, n’est plus que l’ombre d’elle-même. La création de la double-monarchie signe l’échec de sa vision politique de l’Autriche. (elle mourra cinq ans plus tard). La confrontation entre les deux femmes est définitivement terminée.

L’année maudite

Si le couronnement de François-Joseph et d’Elisabeth comme roi et reine de Hongrie le 8 juin 1867 consacre le rôle politique de l’impératrice ; si, dans le même temps, la beauté et la grâce de la souveraine sont renommées dans toute l’Europe et au-delà même des frontières du continent ; si, ayant acquis de haute lutte sa liberté personnelle, l’impératrice souhaite devenir mère une quatrième fois, la joie du triomphe s’efface rapidement devant les tragédies qui touchent ses proches.

Impératrice assassinée

Reconstitution d’artiste de l’assassinat de l’impératrice.

Le 16 juillet 1898, l’impératrice part pour une énième cure. Le 10 semptembre 1898, en sortant de l’hötel Beau-Rivage de Genève, situé en face du Lac Léman, l’impératrice-reine est assassinée par un Italien, Luigi Luccheni, dont le seul but était de se faire un nom en accomplissant une action éclatante — comme il le déclarera lors de son interrogatoire dans lequel il affirme n’avoir jamais été anarchiste. Luccheni voulait assassiner le duc d’Orléans mais celui-ci avait changé son emploi du temps. Il s’est « rabattu » sur l’impératrice. Il attend près de l’hôtel Beau-Rivage où Sissi est descendue. À 13 h 35, celle-ci sort — incognito comme toujours, sous le nom de comtesse de Hohenems — au bras de sa dame de compagnie, Marie Festetics. Passant près du jeune homme, l’impératrice reçoit ce qu’elle croit être un coup de poing et trébuche. Le meurtrier, qui vient de la poignarder au moyen d’une lime, s’échappe mais est arrêté quelques mètres plus loin par des passants. L’impératrice tient quand même à prendre le bateau, ce qu’elle fait avec peine. Le bateau appareille et peu après l’impératrice perd connaissance. En ouvrant son corsage, le médecin observe un infime point rouge au-dessus du sein gauche. Sa dame de compagnie révèle alors le nom de sa maîtresse et le bateau Genève revient à quai. Ramenée dans ses appartements, Élisabeth meurt à 14 h 40 dans les bras de Fanny Mayer, l’épouse du propriétaire de l’hôtel.

Et pour aller plus loin :

Un quizz rapide pour tester ce que vous savez maintenant sur cette figure mythique :

https://www.onlinequizcreator.com/fr/sissi-l-imperatrice-quizz-de-fin/quiz-269539

 

Sophie Scholl : une étudiante résistante

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Sophie Scholl est née en 1921 et intègre, à l’arrivée au pouvoir d’Hitler, les jeunesses hitlériennes. Elle ressent rapidement la restriction des libertés. en 1942 elle commence des études de biologie et de philosophie à Munich. Du fait de son éducation protestante, de l’opposition déclarée de son père Robert Scholl au nazisme, et de l’expérience vécue par son frère, militaire étudiant en médecine à Munich et est témoin de la barbarie nazie à l’encontre des juifs et des populations russes. Elle ouvre alors les yeux sur la situation de l’Allemagne. À partir de juin 1942, elle tient des réunions avec son frère Hans et Carl Muth. Elle les aide à imprimer et à diffuser les tracts hostiles au régime nazi et à la guerre. Sophie Scholl distribue également des tracts dans la rue, glissant des feuillets sur les voitures en stationnement et elle effectue quelques voyages en Allemagne pour promouvoir les idées de la Rose blanche auprès d’étudiants sympathisants.

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Marlene Dietrich : une icône de l’Allemagne du XXe siècle

Marie Magdalene Dietrich, dite Marlene Dietrich est une actrice et chanteuse allemande naturalisée américaine, née le 27décembre1901 à Berlin et morte le 6 mai1992 à Paris 8e.
Après s’être destinée à une carrière musicale dans un premier temps, elle se tourne vers le théâtre et le cinéma au début des années 1920. Lancée par le film L’Ange bleu de Josef von Sternberg, en 1930, elle est repérée par le studio américain Paramount et poursuit sa carrière à Hollywood. Sa collaboration artistique avec von Sternberg produit sept films dont Morocco (1930), Shanghaï Express (1932) où L’Impératrice rouge (1934), faisant de l’actrice l’incarnation parfaite de la femme fatale.

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